MARTYRE DE SAINT PIERRE, AUSSI APPELÉ ABSELAMUS, À CÉSARÉE

(Sous Maximin, l'an 309)

fêté le 10 janvier


La septième année de la persécution, le 10 janvier, saint Pierre, nommé aussi Abselamus, souffrit à Césarée un glorieux martyre; il déploya au milieu des tourments tant de courage et d'héroïsme, qu'il ravit d'admiration tous les spectateurs et le juge lui-même. Ses parents, ses amis, ceux mêmes qui ne le connaissaient pas, s'intéressaient à lui comme à eux-mêmes, et le conjuraient d'avoir pitié de sa jeunesse, et de ne pas renoncer à l'existence. Il y en avait, au contraire, qui cherchaient à affermir sa foi, tandis que les autres, au nom de sa jeunesse, de sa santé florissante, de sa beauté, le pressaient de se dérober aux tourments. Ainsi il s'engageait, de part et d'autre, une lutte terrible. Les uns, pour fortifier le martyr, lui mettaient devant les yeux l'image des feux éternels; les autres, pour lui faire renier son Dieu, lui montraient le bûcher prêt à s'allumer; ceux-ci cherchaient à l'épouvanter par l'aspect des supplices d'un juge barbare; ceux-là lui parlaient du Juge suprême, du juste juge, qui juge les juges eux-mêmes. D'un côté on faisait passer sous ses yeux toutes les voluptés du siècle, fragiles et éphémères, de l'autre on lui disait de regarder le ciel, et de n'aspirer qu'à ce séjour. Ainsi, les enfants de Dieu cherchaient à le gagner, pour lui faire partager leur héritage, et les partisans du démon, à le séduire, pour lui faire partager leurs supplices.
Le jeune martyr, dont l'âge et la beauté excitaient un intérêt si tendre, regardant avec l'œil de la foi toutes les choses de ce monde, et les comparant avec son âme, demeura ferme et inébranlable, et confessa généreusement Jésus-Christ en face du bûcher, sachant que l'or s'épure en fondant dans la fournaise. Après avoir consommé son martyre par les flammes, il alla partager la récompense des glorieux athlètes de Jésus Christ. Il était né au village d'Anéa, près d'Éleuthéropolis.